mardi 9 juin 2015

Mon village | Livre et exposition

Ce projet photographique s'est construit autour de mon village natal qui connaît depuis des décennies un taux de suicide élevé. Une photo d'époque représentant mon équipe de hockey pee-wee, gagnante lors d'une finale régionale, en est le point de départ. Plusieurs de mes coéquipiers et amis d'alors sont maintenant disparus après s'être enlevé la vie. Mon travail puise sa source dans les blessures initiées par les pertes subies et souvent inexpliquées des personnes chères à notre coeur et de la résonnance émotive face à l'oubli. Il témoigne aussi de la résilience de la vie sur la mort et sonde les impacts de la finitude sur le survivant.


Pour tous ceux qui demeurent.

Pour tous ceux qui connaissent la faille qui existe entre la vie et la mort, si ténue, si fragile.

Ce travail photographique tente de cristalliser visuellement ce phénomène social singulier d'un petit village qui a connu un des plus hauts taux de suicide au Québec.



Je me souviens.

Mon Village livre et exposition







mercredi 13 mai 2015

Résidence d'artiste | BONUM ITER COMPOSTELLAM (Bonne route vers Compostelle)


Le 24 juin 2013, j'ai pris la route sur une section du sentier entre Chartres et Tours menant à Saint-Jacques-de-Compostelle. À pied, à vélo, en auto, plus de 700 kilomètres auront été parcourus pour la réalisation de ce travail photographique.
Je ne connaissais rien de cette région de la France et j'étais néophyte sur la question du pèlerinage. La simple évocation de Compostelle faisait écho à une quête mythique plus qu'à toute autre chose où le pèlerin s'engage à mesurer ses limites personnelles et intimes. Je croyais l'acte monotone.


Au fil des jours, j'ai appris à voir et à comprendre Compostelle, sa tradition, les motifs de cette venue exprimés par les voyageurs, sa coquille à forte valeur symbolique arborée fièrement par les pèlerins, ornant aussi plusieurs chapiteaux romans et donnant également cette forme aux bénitiers. Les balisages blancs et rouges semés aux endroits stratégiques, sur les arbres, les rochers, les murs et les poteaux donnant ainsi aux usagers la certitude d'être guidés vers l'ultime but.

Au fil des jours, j'ai appris à croire en moi-même et je n'ai pas eu tort. Dès mon premier pas, j'ai mis sur le côté du Chemin le doute qui m'habitait en toutes choses. J'ai compris la célèbre phrase de l'écrivain Albert t'Stersteven : "Voyager, c'est savoir s'arrêter". 
 
Je vous présente ce parcours sans chronologie, composé d'instantanés de mes brefs passages au gré de mes déplacements, avec tendresse et sincérité.
























































Ce travail a fait l'objet d'expositions en France et en Gaspésie à l'été 2014.